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"La loi de programmation militaire, un rendez-vous historique"
S’il y a un domaine où la programmation des dépenses sur plusieurs années est indispensable, c’est bien la défense nationale : la conception, la réalisation, la livraison et la prise en mains des équipements et des matériels s’étale sur plusieurs années. La capacité du pays à se défendre ne peut pas dépendre des aléas de la conjoncture économique : malgré les crises, la loi de programmation précédente a été respectée à l’euro près.
La loi de Programmation militaire, c’est donc en premier lieu l’occasion de définir une trajectoire budgétaire : la France va consacrer 413 milliards d'euros dans les 7 prochaines années pour transformer ses armées. À la clé, des choix d’équipements pour répondre aux nouveaux défis des conflits d’aujourd’hui : le renforcement de notre dissuasion nucléaire, élément clé de notre souveraineté, un nouveau porte-avions, mais aussi des véhicules terrestres, des Rafale, des munitions… Et un volet indispensable sur le cyber, car il faut se préparer à tous types de conflits, y compris numériques.
On entend parfois dire : « Tant d’argent pour l’armée, est-ce bien raisonnable ? ». La question est légitime, et mérite une réponse. Et cette réponse tient en une réalité, simple mais implacable : la Paix est la condition de la survie de notre modèle social. Pour être préservée, elle doit être garantie par un effort de défense à la hauteur des risques. Le budget annuel des armées aura plus que doublé entre 2017 et 2030 : c’est le prix à payer pour notre sécurité. Un prix certes élevé, mais qu’il convient de comparer à ce que la France consacre à sa protection sociale : notre pays, chaque année, dépense quatorze fois plus pour la protection sociale des citoyens que pour la défense nationale.
La LPM, c’est également un accélérateur de développement économique et technologique : chaque euro d’argent public dépensé génèrera le double de richesses supplémentaires d’ici 10 ans. Les investissements inscrits dans la loi de programmation militaire irrigueront l’ensemble de notre secteur industriel de défense.
En Loire-Atlantique, ce sont les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire qui, grâce à leurs compétences industrielles uniques, construiront le Porte-Avions Nucléaire de nouvelle-génération. Le projet, colossal et historique, associera géants industriels et PME innovantes locales. Nos ingénieurs et ouvriers des chantiers mèneront à bien le projet sur une douzaine d’années.
Financer cet effort pour la défense suppose une économie puissante. Car tout se tient : le retour au plein emploi, la croissance de l’économie dégagent de nouvelles recettes publiques. Et c’est aussi parce que des réformes de nos comptes publiques sont menées, réformes nécessaires à défaut d’être toujours populaires, que la France pourra dégager, dans la durée, les moyens de financer ces dépenses d’avenir.
Entamé il y a plus d’un mois en commission de la défense, l’examen de cette Loi de Programmation Militaire se conclura mercredi prochain par un vote à l’Assemblée nationale.
L’examen de ce projet de loi a été long et complet : il démontre que le Parlement est au travail. Mercredi, dans l’hémicycle, chaque député sera face à ses responsabilités. Le monde nous regarde : nos alliés, et singulièrement nos amis Ukrainiens, pour qui nos choix militaires sont une garantie de sécurité collective. Mais aussi les nouvelles sources de menaces – États comme organisations terroristes – à qui, par notre vote, nous enverrons un signal de notre détermination à défendre notre modèle de vie. Soyons au rendez-vous de l’Histoire.