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Mots croisés : rencontre avec Gabriel Attal

"Le rôle d’un ministre, ce n’est pas seulement d’être dans son bureau ou de gérer son administration. C’est aussi de répondre aux parlementaires. Je le fais quand Mounir me saisit de sujets qui concernent des établissements scolaires de sa circonscription. Je le fais aussi volontiers sous la forme de ce dialogue pour sa lettre du député."

Gabriel Attal,
ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse

Quand je rencontre des enseignants, ou des parents d’élèves, ils me parlent souvent du temps. Le temps qui sépare les décisions de l’action. Comment le réduire, ce temps ?

Le dédoublement des classes de CP, puis de CE1, dans les zones d’éducation prioritaire, il faut plusieurs années pour en mesurer les résultats : dans les évaluations de 6e, cette année, on a noté une amélioration en lecture. Ce ministère c’est celui du temps long. Mon obsession, c’est de réduire le temps entre la décision et son application. Deux exemples me viennent en tête. Quand je prends la décision d’interdire clairement les abayas à l’école pour ne plus laisser les équipes enseignantes dans le flou, je prends une circulaire à application immédiate. Quand on décide, il y a quelques mois, de faire de la lutte contre le harcèlement une priorité absolue, on fonce!: ton académie, l’académie de Nantes, disposera

de 7 équivalents temps plein pour les équipes dédiées à ce combat contre le harcèlement scolaire. Les recrutements sont d’ores et déjà lancés, pour une mise en œuvre à partir de janvier 2024.


Agressions d’enseignants, parfois dramatiques, dégradations de locaux scolaires lors des émeutes : on a le sentiment que l’école est au centre de tous les soubresauts de la société. Comment expliques-tu cela"?

Ceux qui s’attaquent aux enseignants ou aux bâtiments scolaires ont souvent des motivations di"érentes. Mais ils ont un point commun!: ils savent que le pire ennemi de leur idéologie ou de la poursuite de leurs trafics illicites, c’est l’instruction. Parce que des gamins instruits sont moins à même de succomber à leur emprise.

Dans ma circonscription, un collège va ouvrir ses portes. Il va regrouper des élèves jusqu’ici scolarisés dans plusieurs collèges. L’objectif est plus de mixité sociale, et pourtant cela soulève des craintes, chez certains parents comme certains enseignants.

Je ne peux pas répondre sur un exemple que je ne connais pas intimement. Mais du point de vue qui est le mien, concilier qualité de l’enseignement et mixité demande du pragmatisme. Groupes de niveau au collège, pour mieux coller à la réalité des élèves, et garantir à chacun une progression dans ses savoirs ; redoublement si cela s’avère nécessaire pour les élèves insuffisamment armés pour appréhender les programmes de l’année suivante ; gestion déconcentrée des moyens pour rendre les établissements moins dépendants de la machine administrative ; diversification du recrutement et renforcement de la formation des enseignants… Tous ces chantiers, je les ouvre sans tabous!: parce que la question n’est pas de savoir si l’école change, la question est de savoir si l’école maîtrise ou subit le changement.

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