Il est un monument qui ne peut échapper au promeneur qui flâne sur les quais de Loire, à la hauteur des chantiers qui furent le cœur battant du Port de Nantes, avant que son centre de gravité se déplace en aval, vers Saint Nazaire. Telle une vigie dans la ville, la coupole de Notre-Dame-de-Bon-Port domine le paysage, son fronton se dévoile dans une trouée entre les immeubles.
C’est là que les marins en partance venaient confier leur destin et espérer protection.
Je crois qu’il n’était pas d’endroit plus adéquat pour dire un dernier adieu à l’ami Michel Quimbert. Avocat de profession, féru de Droit et de l’âme de Nantes, Michel avait une passion, grande comme l’étaient son expérience et son savoir : la mer.
Président du port automne de Nantes-Saint-Nazaire de 1999 à 2009, puis du Conseil supérieur de la marine marchande jusqu’en 2015, il fut un acteur de premier plan de la stratégie de développement coopératif entre Nantes et Saint-Nazaire. Rien de ce qui constitue l’estuaire de la Loire, notre patrimoine commun, ne lui était étranger.
De Michel Quimbert, que j’ai vraiment découvert lors de la campagne municipale de 2020, où nous figurions sur la même liste, je retiens non seulement une grande expertise des questions économiques et maritimes, un amour absolu pour ce territoire qu’il ne concevait que conquérant et tourné vers le large, mais aussi, et peut-être même surtout, une grande attention aux autres. Sans aucun sectarisme, mais avec une attention sourcilleuse à ses convictions, Michel fut aussi un militant exemplaire, engagé et exigeant.
Au moment du dernier adieu, ce matin, en redescendant la place du Sanitat, nos regards ont naturellement plongé vers la Loire.
Favet Neptunis Eunti, dit la devise de Nantes.
Neptune favorise ceux qui partent.
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