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Déclaration de politique générale de Gabriel Attal : 3 questions à Mounir Belhamiti
Le Premier ministre vient de délivrer son discours de politique générale, quelles sont vos premières impressions ?
Une première réaction, d’abord, en tant que député qui a vécu ce discours de l’intérieur de l’hémicycle, parce que ce n’est pas la même chose que devant un écran : il y avait chez Gabriel Attal du dynamisme, il y avait une détermination palpable, il y avait une grande clarté dans l’expression, il y avait de la précision dans les annonces, et il y avait aussi une grande lucidité devant les défis du pays. Et ça, ça encourage à agir, ça donne envie, ça change avec l’approche peut-être un peu trop technocratique du début de ce quinquennat. J’ai le sentiment, en un mot, qu’on a renoué avec l’espoir.
Sur le style, il y avait du respect envers tous les députés, mais aussi une capacité à résister aux provocations verbales et aux gesticulations des oppositions notamment à gauche. Je trouve ces attitudes déplorables, surtout quand elles viennent de députés de notre territoire. Elles justifient pleinement le choc de civisme auquel le Premier ministre appelle, et le rappel de l’autorité qu’il veut incarner.
Le monde agricole attendait beaucoup de cette prise de parole, pensez-vous que le Premier ministre a répondu à ces attentes ?
C’était aujourd’hui le discours de politique générale du nouveau Premier ministre, pas un discours sur l’agriculture. Et les problèmes soulevés par le mouvement des agriculteurs ont des racines profondes. Gabriel Attal ne règlera pas toutes ces difficultés après quelques jours de concertations avec les organisations professionnelles. Mais ce qui me frappe, c’est que les grandes orientations qu’il a fixées pour le gouvernement sont au cœur des préoccupations du monde agricole : préserver ou reconquérir notre souveraineté, inscrire nos actions dans une perspective européenne, parce que c’est par l’Europe qu’on sera plus forts, inventer un modèle d’écologie à la Française, qui refuse la décroissance qui affaiblit, c’est précisément ce dont il s’agit.
Il y a eu beaucoup d'annonces dans ce discours de politique générale, quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?
Sur le logement, il y a du nouveau : le fait de confier aux maires la première attribution des logements sociaux, c’est enfin sortir du jeu délétère qui voit les collectivités locales et l’Etat se renvoyer la balle. Désormais, ce sera clair : les maires auront la main. L’annonce d’une série de 20 territoires engagés dans un choc de l’offre, au travers de normes simplifiées et d’accélération des procédures, c’est du concret : je demande que Nantes soit candidate à cette expérimentation qui permettra de créer, plus vite, plus de nouveaux logements.
Le Premier Ministre a appelé à dépasser les frontières politiques pour agir ensemble pour résoudre les difficultés. On verra bien si, au-delà des vociférations infantiles de leurs députés dans l’hémicycle, les oppositions, quand elles sont au pouvoir dans les collectivités sont capables de dire chiche !
Parce que, ce qui me frappe, c’est qu’on a eu droit ces dernières semaines à des commentaires d’éditorialistes qui nous disaient « c’est un gouvernement de droite ». Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais des AESH aux statuts et aux horaires pris en charge par l’Etat, des infirmières scolaires mieux reconnues et mieux rémunérés, faire en sorte de ne plus concentrer les rémunérations autour du smic, mais permettre des progressions salariales et de carrière, engager le chantier de la solidarité à la source… je ne suis pas certain que dans l’esprit de nos concitoyens, ce soit vraiment ça qui caractérise une politique de droite.
Ce qui m’a frappé, c’est précisément la capacité à sortir des logiques binaires : ce qu’a dit le Premier ministre sur la responsabilisation des parents, avec des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, mais aussi un accompagnement des familles, et notamment des mamans solos au travers de l’ouverture de l’accès aux internats, ça me semble très nouveau : c’est intelligent, c’est profondément humain, c’est pragmatique. Ce n’est ni condamner aveuglement, ni abandonner des familles à elles-mêmes.