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La Science et la technologie au service de l'alimentation
Issu de la fusion de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes et de l'ex-ENITIAA (Ecole Nationale d'Ingénieurs des Techniques des Industries Agricoles et Alimentaires), Oniris constitue un pôle majeur de formations supérieures de la métropole, sur les sujets agroalimentaires.
Du BTS au Doctorat, les formations sont dispensées sur les deux sites des entités fusionnées : la Chantrerie pour la partie vétérinaire, la Géraudière pour les autres formations.
À une semaine du salon de l’agriculture, le site des formations vétérinaires était en préparation active de l’événement : c’est donc sur la Géraudière, par ailleurs située sur la circonscription dont il est l’élu, que le député a rencontré responsables de l’établissement et ingénieurs en devenir.
L’occasion pour lui de constater, en premier lieu, la taille impressionnante du site, niché dans un écrin de verdure, qui bénéficie de locaux vastes et adaptés aux activités.
Ici, en parallèle de la formation de techniciens et ingénieurs de l’agroalimentaire, on mène des recherches sur un large spectre de préoccupations de l’agriculture d’aujourd’hui : la lutte contre les maladies et contaminants des produits, bien évidemment, mais également sur des sujets moins attendus : la valorisation des goûts et des saveurs, les modes de cuisson des aliments sobres en énergie… Qui sait, une partie du pain que nous consommerons demain sera-t-elle réalisée grâce aux techniques d’électrolyse imaginées dans ces laboratoires ? Il y aurait là de quoi apporter une réponse efficace aux boulangers qui officient dans des zones peu fournies en énergie, ou lors de crises énergétiques majeures ?
La gamme des sujets de recherche est variée et c’est bien la science et la technologie qui sont mobilisées pour imaginer des réponses aux défis alimentaires.
L’école, qui accueille un peu moins de 300 futurs ingénieurs, pourrait en former plus. "Autant sur la partie vétérinaire, il y a pléthore de candidatures, autant sur nos autres formations, il y a une forme de pénurie de candidats", indiquent les responsables du site.
On peine à comprendre, alors que les taux de placements dans la vie active des ingénieurs, à l’issue de leur formation, sont extrêmement flatteurs.
Manque d’attractivité des métiers liés à des rémunérations plus faibles que dans d’autres secteurs d’activité ? "Cela a pu jouer par le passé, résume une interlocutrice. Il est vrai qu’un ingénieur en agroalimentaire a longtemps été beaucoup moins payé qu’un ingénieur dans le numérique, par exemple. Mais les écarts tendent à se réduire, car la pénurie d’étudiants se répercute sur les entreprises : moins de candidats, cela entraine une hausse des rémunérations pour attirer et fidéliser les salariés", note la responsable du site, qui attribue le manque de vocations à un autre phénomène : "l’agri-bashing".
L’image systématiquement négative des industries agroalimentaires diffusée par certains activistes et relayée dans les médias dissuade certains jeunes de s’orienter vers ce secteur.
Les formations semblent avoir un défi de taille à relever : celui de l’image. Pour montrer que les ingénieurs formés ne seront pas des "empoisonneurs des consommateurs", mais bien des porteurs de solutions aux grands défis de l’alimentation de demain.
Souvent perçu comme une insulte par les agriculteurs qui ne comptent ni leurs heures ni leur énergie pour nourrir la population, l’agri-bashing semble également ralentir la mise en pratique de solutions scientifiques et technologiques aux phénomènes qu’il prétend combattre, de l’empreinte carbone de l’agriculture et de l'alimentation aux maladies et même au recours aux pesticides. Ce ne serait pas le moindre des paradoxes…