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Quelles perspectives pour les nouvelles techniques génomiques ?

Le 7 février dernier, l'Union européenne a voté l'assouplissement de la réglementation des NGT, ces fruits, légumes ou céréales conçus par modification génétique.   

Cette question donne lieu à mon sens à beaucoup de désinformation et de confusion.   

Il me semble utile de rappeler que ces "nouvelles techniques génomiques", dites NGT, ont émergé ces dernières années grâce à la technologie CrispR qui a valu le prix Nobel de chimie à la Française Emmanuelle Charpentier en 2020.   

A la différence des OGM "traditionnels", appliquée à l’agriculture, cette nouvelle technique modifie génétiquement une espèce, mais sans en impliquer une autre. Il s’agit d’ôter un gène spécifique d'une plante, d'en ajouter un autre ou bien de transférer des gènes entre des organismes d'une même espèce.

La pratique scientifique mise au point simule un mécanisme naturel et permet de gagner un temps précieux dans un processus de sélection génétique jusqu’ici opéré par des croisements successifs extrêmement longs.   

Utilisée dans la crise de la betterave, elle aurait très probablement permis de trouver des solutions utiles pour protéger l’espèce contre les parasites, et nous aurait épargné de devoir réautoriser certains produits phytosanitaires proscrits, pour éviter l’effondrement de la filière.     

En activant, ou au contraire en inhibant, certaines caractéristiques d’une plante, les scientifiques permettent d’obtenir des espèces mieux résistantes au stress hydrique, à certains parasites ou à des maladies, et ainsi réduire la consommation de produits phytosanitaires.   

Alors que nous demandons légitimement à l’agriculture de s’adapter aux bouleversements climatiques et de réduire les intrants aux effets secondaires potentiellement néfastes pour l’environnement, il me paraîtrait contreproductif de nous opposer à cette technologie.   

Plus de mille scientifiques, dont 30 titulaires d’un Prix Nobel ont récemment cosigné une lettre ouverte dans laquelle ils appellent les élus à s’engager pour une technologie "extrêmement prometteuse pour l'agriculture durable, le renforcement de la sécurité alimentaire et les solutions médicales innovantes". Balayer leur avis, basé sur la science, en prétendant que cette technologie serait "le problème, et non la solution", sans argument scientifique sérieux ne me semble pas envisageable.   

En ce sens, je considère utile que notre législation évolue pour rester pertinente et efficace, tout en préservant le contrôle et la traçabilité de nos produits.    

C'est un équilibre à trouver, mais je suis convaincu que ce n’est pas en entretenant des peurs irrationnelles et la suspicion envers la science, comme le font certaines organisations politiques, que nous réussirons à relever les défis environnementaux et alimentaires auxquels nous devons faire face. 

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