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La maire de Nantes doit sortir de l’ambiguïté et tenir ses engagements.

La France s’est dotée d’une nouvelle législation qui fixe à l’État un objectif largement partagé dans la société : concrétiser plus de procédures d’expulsion et d’éloignement du territoire d’étrangers en situation irrégulière, auxquels a été signifiée une obligation de quitter le territoire. 

J’assume pleinement cette politique, qui vise à augmenter significativement le taux d’exécution des décisions prises par la puissance publique : il en va de la crédibilité de l’action publique, comme il en va de l’intérêt même de personnes qui, présentes en France sans droit ni titre de séjour, sans emploi, sont condamnées à vivre aux marges de notre société, dans la clandestinité. 

La maire de Nantes et sa majorité se sont opposés à cette politique et aux textes de lois qui l’accompagnent : c’est pleinement leur droit, et je respecte, en démocrate, ces prises de position. Mais je les regrette, car je les sais en complet décalage avec les attentes qui s’expriment dans notre ville comme dans toute la société pour une politique migratoire à la fois plus efficace dans l’intégration par le travail et le partage des valeurs républicaines, et plus ferme pour faire respecter le droit de séjour défini par la Loi. 

Désormais, en toute logique démocratique, la loi votée au Parlement s’applique. Et chacun a bien conscience que son application aura pour conséquence une augmentation des placements d’étrangers en situation irrégulière en Centres de Rétention Administrative (CRA), avant leur expulsion du territoire. 

Or, Nantes ne possède pas de centre de ce type. 

C’est à Rennes que se situe le centre le plus proche, ce qui contraint les forces de l’ordre à consacrer des moyens humains importants au transport des personnes vers le centre de rétention. Ces policiers qui effectuent ces navettes entre les deux villes, ce sont autant de policiers en moins dans les rues de Nantes, alors même que l’insécurité demeure une préoccupation majeure des Nantais. 

Lorsqu’elle a rencontré le ministre de l’Intérieur, en 2022, la maire de Nantes avait convenu avec l’État, actés dans un communiqué commun, l’arrivée de policiers nationaux, la création d’un Centre de Rétention Administrative dans notre agglomération et des moyens financiers supplémentaires pour la vidéosurveillance. Elle s’était engagée à augmenter les effectifs de la police municipale de 70 personnels supplémentaires. 

Pour la création de postes de policiers municipaux, le compte n’y est pas : les départs d’agents et les difficultés à recruter des policiers que la ville refuse d’armer font que les recrutements ont été en grande partie absorbés par les départs de policiers. Les explications alambiquées de ses adjoints ne trompent personne : les Nantais savent faire des additions, mais aussi des soustractions. Quand quasiment un policier part pendant qu’on en recrute deux nouveaux, 70 recrutements ne font pas 70 policiers en plus !

L’État a tenu ses engagements pour l’arrivée de nouvelles forces de l’ordre, mais la mairie a refusé de l’accompagner dans la recherche de solutions foncières pour installer le centre de rétention dont le territoire a besoin. 

Pour des raisons purement idéologiques, à cause de l’aile la plus extrémiste de la majorité municipale, les navettes entre Nantes et le centre de rétention de Rennes continuent, et la perspective est à la hausse pour ces aller-retour absurdes qui pourraient être évités. 

Les moyens accordés par l’Etat l’ont été pour augmenter la présence policière sur le terrain, pas pour assurer des transports de personnes placées en rétention administrative ! 

Alors que va se tenir, ce jeudi, un Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, qui réunit tous les acteurs concernés, parce que je suis attentif au respect des engagements pris envers l’Etat et à l’utilisation optimale des moyens qu’il a attribué à notre ville, je demande à nouveau à la maire : 

  • de produire un échéancier crédible de concrétisation des recrutements de policiers à la hauteur de ses engagements, 
  • d’exposer les moyens qu’elle entend mettre en œuvre pour y parvenir et pour fidéliser les policiers municipaux en place,

  • de s’engager à accompagner l’Etat pour que le Centre de Rétention Administrative de Nantes voit le jour au plus vite.

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