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Produire plus, mieux ...plus librement !

C’est une réalité qu’on oublie trop souvent : le tissu économique de la métropole nantaise n’est pas seulement constitué d’administrations, de sociétés de services ou d’industries. Au pourtour du territoire de la communauté urbaine, des agriculteurs produisent aussi. En visitant une exploitation agricole, en compagnie de la maire de Sautron, Marie-Cécile Gessant et de l’adjoint à l’agriculture de la commune, Hubert Flamant (qui est aussi un de ses délégués), Mounir Belhamiti a pu toucher du doigt une partie des enjeux et des difficultés du métier d’agriculteur.   

Ici, chez les Ricaud, on produit du lait et de la viande bovine. Les 140 têtes de l’exploitation familiale font l’objet de toutes les attentions. "Nous sommes très attentifs à la sélection génétique de notre cheptel, témoigne l’un des exploitants. Nous nous sommes d’ailleurs fait accompagner par un spécialiste, pour que nous animaux présentent des caractéristiques qui permettent de produire un lait et une viande de meilleure qualité. Un animal bien traité, bien nourri, c’est aussi un lait plus gras, aux qualités nutritionnelles optimisées. Donc un lait qu’on vend un peu plus cher"

Si l’expérience en bio a vite tourné court (trop d’investissements pour un rendement trop faible, les coopératives abandonnant peu à peu la filière), la qualité est bien une préoccupation permanente.   

Une préoccupation qui se transmet, puisque les exploitants, qui envisageaient une cession de l’exploitation après leur retraite, ont eu la surprise de voir leur fille décider de reprendre le flambeau. 

Pour ce faire, elle explique avoir bénéficié d’un système d’aides régionales simple et efficace. Les aides de l’Etat, en revanche, n’ont pas été mobilisées : "le système est trop complexe. Différents critères entrent en ligne de compte, certains surprenants, comme le fait que la reprise d’une exploitation familiale constitue un facteur de dépréciation de l’aide. Au final, j’ai jugé que la paperasserie ne valait pas le gain potentiel".   

"La paperasserie", le mot à peine prononcé donne lieu à une avalanche d’exemples de tracasseries administratives vécues comme des freins à l’activité. Les anecdotes pleuvent, parfois étonnantes, comme cette déclaration de naissance des veaux, désormais numérisée, donc facilitée pour l’exploitant, mais qui continue de donner lieu à l’envoi postal d’un certificat papier. "Il suffit que le courrier se perde ou mette du temps à être acheminé, et le délai de vente de l’animal en qualité de veau est dépassé. Sa valeur s’effondre, pour une simple question de bureaucratie".   

"Pour épandre notre propre fumier sur nos terres, il faut une autorisation", fulmine l’exploitant. Lequel embraye sur les "contrôles", jugés trop fréquents et facteurs de stress professionnel. "Imaginez même qu’on a vu se dérouler des contrôles …de contrôleurs, sur notre exploitation !". Ou quand l’agriculteur a le sentiment de se transformer en simple rouage de la machine administrative…    

L’exploitante exerce un mi-temps. L’autre partie de son activité consiste à assister administrativement un organisme professionnel. "Pour assumer les formalités administratives que nous devons remplir, c’est utile, souligne-t-elle. Et surtout, nous avons la chance de travailler à trois, on s’épaule, on se rappelle les échéances à respecter. Mais quand on pense à nos collègues isolés, qui n’ont personne sur qui ils peuvent compter dans leur exploitation, on comprend la détresse qui peut les saisir, note-t-elle avec tristesse." Une réalité à rapprocher d’une autre, terrible : le taux des suicides dans la profession.   

"Cette visite et cette discussion concrète m’ont vraiment enrichi, estime le député. Quand on entend le monde agricole fustiger les contrôles et les normes, cela reste théorique. Là, ce sont des exemples très précis qui m’ont été rapportés. Ils ne m’engagent que plus à soutenir les intentions du gouvernement de simplifier et déréglementer l’exercice de la profession. Et à contrôler aussi la réalité de ces intentions, car le contrôle, c’est une dimension essentielle du mandat de député".

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Appeler la France à saisir la Cour Pénale Internationale sur la situation à Gaza. C’est l’objet d’une proposition de résolution parlementaire déposée à l’Assemblée nationale. Voici ma position, en toute transparence.